Détermination
Ce taxon a fait l'objet de multiples confusions entre Astragalus gombo, A. gomboeformis, A. maurorum et A. pseudogombo. Je traiterai d'abord de Astragalus gomboeformis var. oranensis (Barratte) Maire, un taxon que je connais bien et -à ma connaissance- le seul présent dans le Nord du Sahara ; puis j'exposerai les données de la littérature sur les autres taxons.
Cette grande astragale jaune est la plus commune au Sud de l'Atlas saharien. Elle se reconnait
- à ses longues feuilles qui partent dans tous les sens
- à ses fruits spongieux couverts de poils courts et laineux
Habitat
Astragalus gomboeformis var. oranensis pousse dans les fossés et les talus au bord des route et dans les zones sableuses, au Sud de l'Atlas saharien, en Algérie comme au Maroc.
Tiges / Feuilles
Boutons / Fleurs
Fruits / Graines
Astragalus gombo Bunge
Astragalus gombo est présent en zone méditerranéenne et dans l'Atlas saharien en Algérie ; je ne l'ai jamais rencontré dans le Sahara marocain. Cette espèce se reconnait à ses longues gousses coriaces et nervurées, terminées en pointe et déhiscentes.
Astragalus maurorum Murb. = Astragalus pseudogombo Fern.Casas
Astragalus maurorum est une plante du piémont nord du Haut-Atlas marocain, décrite par Murbeck en 1922. Murbeck n'en connaissait qu'un exemplaire fleuri et non fructifié. Maire en 1923, sur la base de la morphologie de la fleur, a rapproché ce taxon de A. akkensis pour en faire Astragalus akkensis var. maurorum (Murb.) Maire.
Fernandez-Casas en 1981, a retrouvé ce taxon avec des pieds fleuris et fructifiés et l'a nommé Astragalus pseudogombo Fern.Casas. La forme caractéristique des fruits a permis à Mohamed Fennane dans la Flore pratique du Maroc de mettre ces deux noms en synonymie avec l'Astragalus gombo algérien.
Astragalus gombo subsp. gomboeformis (Pomel) Eug.Ott
Type de A. gomboeformis
Astragalus gomboeformis a été décrite sans aucune ambiguité comme une plante du Sud du Sahara, se distinguant de Astragalus gombo par sa répartition, ses fleurs plus petites et ses fruits spongieux.
Astragalus gomboeformis var. oranensis (Barratte) Maire
A. gomboeformis var. oranensis
A. gomboeformis var. oranensis
René Maire en 1929 a nommé Astragalus gomboeformis var. oranensis (Barratte) Maire des plantes collectées à Boudnib, dans le Tafilalet par Humbert. Le fruit spongieux obligeait de rapporter ces plantes à A. gomboeformis, mais les fleurs plus grandes que celles du type sud-saharien obligeaient d'en faire une variété oranensis (même si aujourd'hui on en aurait plutôt fait une sous-espèce géographique).
C'est ce taxon qui est largement illustré de photographies en tête de cet article.
Sur la base de planches d'herbier sans doute peu claires, Podlech en 2013 dans sa magistrale révision des Astragales, suivant en cela Ott (1978), a rapporté Astragalus gomboeformis var. oranensis à A. maurorum. Ce choix est de toute évidence erroné, car Podlech décrit bien A. maurorum comme une espèce à fruit coriace.
Conclusions
1) Dans l'état actuel de nos connaissances Astragalus gombo = A. maurorum = A. pseudogombo est un taxon méditerranéen, pénétrant l'Atlas saharien en Algérie et le piémont nord du Haut-Atlas au Maroc. Il se détermine sans confusion possible par son grand fruit coriace, nervuré et prolongé en bec déhiscent.
2) Dans le Sahara Astragalus gombo est remplacé par Astragalus gomboeformis qui se détermine sans confusion possible par ses fruits plus courts et spongieux sur le frais.
3) Astragalus gomboeformis est représenté au sahara par deux variétés (en fait des sous-espèces géographiques), var. gomboeformis à petites fleurs dans le sud du Sahara et var. oranensis à grandes fleurs dans le nord du Sahara.
4) En prolongeant une hypothèse de Murbeck, on peut se demander si la forme des fleurs (longues au nord et courtes au sud) ne serait pas liée à un mode de pollinisation différent et si la texture des fruits (coriaces et déhiscents chez A. gombo, spongieux chez le "Pois du chameau") ne serait pas lié à un mode différent de diffusion des graines.